top of page

Enseigner, tout un art...

Depuis quelques années, par de nombreux billets successifs, j’ai considéré la question de ce que j’ai décidé de ne nommer désormais que « les études supérieures ». Cette petite précaution oratoire est en réalité lourde de sens, puisqu’elle est à la base de l’ensemble de mon raisonnement exposé ci-dessous. Je ne dis pas « enseignement », je ne dis pas « instruction », je ne dis pas « éducation », mais je dis « étude », en me réservant pour plus tard le soin de distinguer les connaissances et les compétences, et je me focalise sur une idée tout à fait essentielle, à savoir que, en ce qui concerne la fonction de transmission, la question de l’université (au sens large) n’est pas d’enseigner (pour les enseignants), mais d’apprendre, pour les étudiants.


Historiquement les professeurs, les préparateurs, les enseignants, les enseignants-chercheurs, les maîtres de conférence, etc. ont été au centre du dispositif universitaire, et l’on avait avec l’université un moyen un peu artisanal, un peu bricolé, d’assurer un groupe de missions parfois très disparates, où l’étude des « confirmés », notamment la recherche scientifique, était essentielle. On avait là un moyen de payer quelques « professeurs », qui pouvaient faire leur recherche, tout en pérennisant le savoir produit.

Pour le philosophe américain Charles Sanders Peirce (1839-1914) l’université est

« une association d’hommes […] dotée et privilégiée par l’État, en sorte que le peuple puisse recevoir une formation intellectuelle et que les problèmes théoriques qui surgissent au cours du développement de la civilisation puissent être résolus ».

L’augmentation considérable du nombre d’étudiants, dans les dernières décennies, a conduit à des impasses, et, surtout, à la nécessité aujourd’hui claire de rénover l’ensemble du dispositif universitaire.




On comprend que l’on ait sélectionné, pour le corps professoral, des individus qui sont à la pointe de la recherche : c’est la garantie que le savoir dispensé ne sera pas périmé, qu’il sera sans cesse rénové. Pour autant, la question n’est pas de mettre un scientifique dans un amphithéâtre face à des groupes d’étudiants plus ou moins nombreux, plus ou moins attentifs. Cela, c’est le moyen, mais seul compte l’objectif : que les étudiants étudient, qu’ils apprennent, qu’ils obtiennent des connaissances et des compétences… pérennes et utiles.

18 vues0 commentaire

Posts récents

Voir tout
bottom of page