Quand la glace fait son gla-gla show. đ„ Une arme de guĂ©rison đïž
- vanessa-alexandra rault
- 7 juil.
- 2 min de lecture
La cité des sciences et de l'industrie offre des experiences étonnantes de l'utilisation du froid en sciences.
âïž Ce chirurgien silencieuxÂ
Dans lâimaginaire collectif le froid Ă©voque l'immobilitĂ©, le silence. En mĂ©decine pourtant, il devient un alliĂ© puissant capable de ralentir le temps lui-mĂȘme. En chirurgie notamment cardiaque, le froid nâest pas une gĂȘne mais une stratĂ©gie de survie.
Lorsquâun cĆur doit ĂȘtre arrĂȘtĂ© pour ĂȘtre opĂ©rĂ©, cette pompe de vie incessante, il faut crĂ©er un miracle moderne : mettre le temps entre parenthĂšses.
Comment prĂ©server un organe aussi vital pendant une opĂ©ration Ă cĆur ouvert ? En le plongeant dans le froid.
đ Hypothermie thĂ©rapeutique : un voyage vers la protection cellulaire
Le principe est simple mais saisissant. Refroidir le corps ou un organe diminue les besoins en oxygÚne et ralentit le métabolisme.
Ă environ 28 °C, le mĂ©tabolisme cellulaire est divisĂ© par deux. Ă 20 °C, certaines cellules survivent sans oxygĂšne pendant plus dâune heure. Le froid devient un bouclier cellulaire.
En chirurgie cardiaque on pratique souvent une hypothermie modĂ©rĂ©e ou profonde associĂ©e Ă une circulation extracorporelle. Le cĆur est arrĂȘtĂ© chimiquement puis refroidi Ă lâaide de solutions froides perfusĂ©es dans les artĂšres coronaires.Â
RĂ©sultat : le muscle cardiaque est "mis en veille", parfaitement immobile, protĂ©gĂ©, prĂȘt Ă ĂȘtre rĂ©parĂ©.
đ§ Le froid au secours du cerveau
Le cĆur nâest pas le seul Ă bĂ©nĂ©ficier de ce froid protecteur. En neurochirurgie, lorsquâun anĂ©vrisme cĂ©rĂ©bral menace de rompre, le patient peut ĂȘtre plongĂ© en hypothermie afin de rĂ©duire la pression intracrĂąnienne et la consommation dâoxygĂšne par les neurones. Cela offre aux chirurgiens un laps de temps prĂ©cieux pour intervenir sans infliger de dommages irrĂ©versibles.
đ·đș Le froid, un hĂ©ritage russe : quand les SoviĂ©tiques prĂ©cĂ©daient la science mondiale
Longtemps avant que les blocs opĂ©ratoires modernes ne se dotent de circuits sophistiquĂ©s pour refroidir le sang, les chirurgiens soviĂ©tiques avaient dĂ©jĂ compris la puissance du froid.Â
DĂšs les annĂ©es 1950, ils expĂ©rimentaient des formes dâhypothermie profonde, osant ce que beaucoup dâautres jugeaient impensable : arrĂȘter la circulation sanguine pendant plusieurs minutes en prĂ©servant les organes vitaux grĂące Ă un refroidissement corporel drastique.
đ§ Le professeur Vladimir Negovsky considĂ©rĂ© comme le pĂšre de la rĂ©animation moderne, fut lâun des premiers Ă explorer lâidĂ©e quâun organisme cliniquement mort pouvait ĂȘtre "rĂ©veillĂ©" Ă condition quâil ait Ă©tĂ© refroidi Ă temps.
đ Dans les blocs opĂ©ratoires soviĂ©tiques on enveloppait les patients dans des draps glacĂ©s. On utilisait de la glace pilĂ©e autour de la tĂȘte et lâon perfusait des solutions froides dans le cĆur ou les organes ciblĂ©s.Â
Ce nâĂ©tait pas de la science-fiction !

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